Qu'est-ce que mokomokai ?

Les "mokomokai" sont des têtes maories momifiées qui ont une grande importance culturelle et religieuse pour le peuple maori de Nouvelle-Zélande. Ces têtes ont été préservées à partir du XVIIIe siècle jusqu'au XIXe siècle.

La pratique de momifier les têtes des ennemis vaincus ou des personnes décédées était courante chez les Maoris avant l'arrivée des Européens. Cependant, avec l'introduction de nouvelles maladies et de conflits violents, le nombre de "mokomokai" a augmenté considérablement. Les Européens se sont également intéressés à ces têtes et ont commencé à les acheter et à les collecter, souvent de manière controversée.

La momification des têtes était un processus long et complexe qui impliquait le retrait de la peau et des tissus mous du crâne, puis la cuisson à la vapeur pour les sécher. Après cela, les yeux étaient remplacés par des pierres ou des coquillages et les bouches étaient souvent cousues ou scellées avec du bois. Les cheveux et la barbe étaient laissés intacts. Les têtes étaient ensuite traitées et décorées avec des pigments naturels.

Pour les Maoris, les "mokomokai" étaient considérés comme des ancêtres et avaient une relation spirituelle avec les vivants. Ils étaient conservés et vénérés dans des lieux spéciaux, tels que les whare whakairo (maisons sculptées) ou d'autres bâtiments sacrés. Leur possession était une source de prestige et de pouvoir tribal.

Au fil du temps, l'acquisition de ces têtes par des Européens a été de plus en plus critiquée et considérée comme une violation des traditions et de la dignité maorie. De nombreux pays et collections ont retourné ces têtes à la Nouvelle-Zélande dans le cadre du processus de restitution culturelle.

Aujourd'hui, les "mokomokai" sont considérées comme des objets sacrés par les Maoris et sont vénérées en tant que liens avec leurs ancêtres. Les communautés maories travaillent activement pour récupérer, préserver et reposer ces têtes dans des lieux appropriés, tout en les utilisant pour l'éducation et l'affirmation de leur identité culturelle.

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