Qu'est-ce que djizîa ?

La "djizîa" ou "jizya" est un terme arabe qui désigne une taxe perçue auprès des non-musulmans vivant dans un État musulman. Cette taxe a été instituée dans le cadre du système juridique islamique, connu sous le nom de "dhimma", qui réglemente la condition des minorités religieuses.

L'obligation de payer la djizîa aux autorités musulmanes est fondée sur le Coran (sourate 9, verset 29) qui stipule que les gens du Livre (juifs et chrétiens) doivent s'acquitter de cette taxe en échange de la protection de l’État. Les non-musulmans sont donc appelés à payer cette taxe en signe de soumission et de reconnaissance de la supériorité de l’État musulman.

Le montant de la djizîa variait en fonction de la richesse et de la situation financière du contribuable. Les hommes valides et adultes de la communauté non-musulmane étaient généralement concernés par cette taxe, bien que certaines personnes soient exemptées, comme les pauvres, les vieillards, les malades et les esclaves.

La djizîa a été perçue dans plusieurs empires et califats musulmans à travers l'histoire, notamment pendant la période médiévale. Bien qu'elle ait été souvent considérée comme une marque de discrimination envers les non-musulmans, elle permettait également aux minorités religieuses de pratiquer librement leur religion et de conserver leurs biens. Dans certains cas, les non-musulmans qui ne payaient pas la djizîa étaient considérés comme des ennemis de l’État et pouvaient être persécutés.

Aujourd'hui, la djizîa continue d'être un sujet de débat parmi les érudits musulmans. Certains considèrent qu'elle fait partie des lois anciennes et n'a plus de pertinence dans les États modernes, tandis que d'autres estiment qu'elle peut être adaptée aux contextes contemporains. Dans de nombreux pays, la djizîa a été abolie et remplacée par des impôts généraux qui s'appliquent à tous les citoyens, quelle que soit leur religion.

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