Qu'est-ce que qizilbash ?

Qizilbash est un terme utilisé pour désigner une communauté religieuse et politique en Perse (aujourd'hui l'Iran) et en Anatolie (aujourd'hui la Turquie) à partir du XVIe siècle. Les Qizilbash étaient principalement des adeptes du soufisme, une forme de mysticisme islamique, qui combine des éléments de la spiritualité islamique avec des traditions pré-islamiques.

Le terme "qizilbash" signifie littéralement "tête rouge" en turc, faisant référence aux bonnets de couleur rouge portés par les membres de cette communauté. Ce bonnet était considéré comme un symbole de leur appartenance à l'ordre soufi de Safaviyah, fondé par un cheikh soufi nommé Safi-ad-Din Ardabili au XIVe siècle.

Les Qizilbash ont joué un rôle important dans l'histoire de l'Iran pendant l'Empire des Séfévides (1501-1736), une dynastie qui a établi le chiisme comme la religion d'État en Iran. Les Séfévides étaient eux-mêmes issus de la communauté qizilbash et ont utilisé cette base sociale et religieuse pour asseoir leur pouvoir.

Pendant la période séfévide, les Qizilbash ont été recrutés dans l'armée et ont joué un rôle essentiel dans les conquêtes militaires des Séfévides. Ils étaient également impliqués dans les structures administratives de l'État et occupaient des postes importants.

L'identité qizilbash était souvent marquée par des pratiques culturelles et religieuses distinctives. Ils pratiquaient des rituels soufis, tels que la danse extatique appelée "sama". Leur dévotion envers Ali, cousin et gendre du prophète Mahomet, était également un trait caractéristique de leur spiritualité.

Cependant, au fil du temps, l'influence politique des Qizilbash a diminué. Les conflits internes au sein de l'élite séfévide, les guerres et les invasions étrangères ont affaibli la position des Qizilbash. À la fin du XVIIIe siècle, l'ordre qizilbash a été en grande partie supprimé par les réformes politiques des dynasties régnantes.

De nos jours, il reste des communautés et des organisations religieuses portant le nom de Qizilbash. Ces groupes se concentrent généralement sur le maintien des traditions et des pratiques spirituelles qizilbash, mais ils ne sont plus politiquement dominants.